Élections cantonales : Qui seront les voix de la nature lors de la prochaine législature?

Promesses de vote

Les candidat.e.s au aux élections cantonales du 7 novembre ont été invité.e.s à participer à un sondage axé sur les domaines de l’énergie, de la mobilité, de l’agriculture, de la nature et de l’aménagement du territoire. Les 15 questions posées étaient concrètes et concernent des thèmes qui pourraient occuper les politicien.ne.s lors de la prochaine législature.

La majorité des candidat.e.s au Grand Conseil affilié.e.s aux Verte.e.s et au PS ont exprimé une opinion favorable à > 90% à l’environnement dans leurs promesses de vote. Ils sont talonnés par les candidat.e.s du PVL et du CG-PCS. Il est intéressant de constater que dans le bloc de centre-droite, la sensibilité des candidat-e-s est très inégale : elle varie entre 38,6% et 96,7% chez les candidat.e.s du Centre et entre 39,6% et 81,7% au sein du PLR. Les deux seuls candidats UDC à avoir participé affichent quant à eux une sensibilité écologistes supérieure à 60%.

Alizée Rey (PS) et Sylvie Bonvin-Sansonnens (les Vert.e.s) sont les candidates au Conseil d’État exprimant les opinions les plus favorables à l’environnement avec des scores respectifs de 100% et 96,7%. Elle sont suivies de Jean-François Steiert (PS, 92,3%) et Olivier Curty (Le Centre, 83,3%). Certaines propositions rallient tous.tes les candidat.e.s au Conseil d’Etat qui se sont exprimé.e.s, telles la mise en place d’une infrastructure écologique fonctionnelle dans le canton de Fribourg ou le développement d’une infrastructure cyclable attrayante, sûre et continue.

Les organisations de protection de la nature notent une forte participation à l’Ecorating des candidat.e.s de gauche et regrettent le manque d’intérêt suscité par le sondage auprès des candidat.e.s de droite et en particulier de l’UDC. Il est temps que les questions environnementales dépassent le clivage traditionnel gauche-droite. Le sondage, tout comme les résultats de l’analyse de vote, montrent en effet qu’il existe de grandes disparités sur ces questions parmi les élu.e.s des partis centriste et de droite.

Analyse du comportement de vote des élu.e.s actuel.le.s

Pour déterminer la sensibilité environnementale des élu.e.s actuel.le.s de manière fiable, les organisations de protection de la nature ont sélectionné 18 objets ayant trait à l’environnement soumis au vote au cours de la législature 2017-2021 et compilé les réponses de chaque député.e.s.

Les élu.e.s du CG-PCS, des Vert.e.s et du PVL ont globalement voté de façon très respectueuse de l’environnement. Sylvie Bonvin-Sansonnens sort du lot, car elle est la seule députée ayant participé à tous les votes qui a systématiquement voté en faveur de l’environnement. Les élu.e.s du PS sont en moyenne également très sensibles à l’environnement (89.6%), mais une plus grande disparité est relevée. Au Centre, la sensibilité écologique varie entre 76,7% (Madeleine Hayoz) et 52,3% (Pierre- André Grandgirad). Les élu.e. du PLR ont pour leur part des comportements de vote très hétérogènes. L’élu libéral-radical Fritz Glauser se démarque ainsi en votant majoritairement en faveur de l’environnement (73.3%), contrairement à son colistier Benoît Glasson (20,6%). L’UDC est en moyenne le parti le moins sensible à l’environnement, la députée Katharina Bolz-Thamann fait exception avec 56,3% de votes en faveur de l’environnement.

L’analyse des votes lors de la dernière législature met également en lumière que si certains objets symboliques comme l’interdiction des sacs à usage unique gratuits dans les commerces obtiennent un large soutien de tous bords, la majorité des élus des partis centristes et de droite refusent encore en bloc les motions proposant de vrais changements. C’est le cas des motions demandant la limitation des pesticides dans l’agriculture, la mise en place de mesures urgentes en faveur de la biodiversité ou une stratégie de placements durable de la Caisse de prévoyance du personnel de l'Etat balayés par 2/3 ou plus des élu.e.s. Pour limiter les crise climatique et de biodiversité, il faut bien plus que des mesures symboliques. Cela demande une bonne dose de courage politique dont le gouvernement et le parlement actuels n’ont pas fait preuve au cours de la dernière législature.

L’Ecorating permet aux électeurs et électrices de savoir quel.le.s candidat.e.s s’engagent en faveur de l’environnement et de voter de manière éclairée. Les promesses de vote des candidat.e.s et le comportement de vote des élu.e.s peuvent être consultés sur la plateforme www.ecorating.ch.