Prises de position
Nous saluons l’inscription des paysages d’importance cantonale (PIC) dans le PDCant, mais déplorons que les conflits entre ces fiches et les nouvelles fiches de projet ou les fiches de projet passées à un niveau de coordination supérieur n’aient pas été analysés. Mis à part les fiches relatives aux PIC, la majorité des fiches concernées par cette première modification du PDCant concernent le développement de nouveaux projets touristiques ou routiers. Pro Natura en déduit quelles sont les priorités du Conseil d’Etat et s’en désole. Nous sommes face à une crise climatique et à une crise de la biodiversité. Pourtant, le canton de Fribourg, au lieu de s’atteler à réduire les causes de ces deux désastres, soutient un développement à outrance des infrastructures routières et touristiques, deux secteurs ayant un impact fort sur le climat et la biodiversité! Il est urgent que les autorités fribourgeoises adoptent un autre point de vue et intègrent les enjeux climatiques et de biodiversité dans la vision globale du développement du canton et pas juste au cas par cas, en marge des processus de mise à l’enquête des projets.
Nous sommes très critiques face au projet « Création du chemin de la Sarine ». La création de nouveaux sentiers pédestres le long de la rive droite de la Sarine serait une source de dérangement pour ce milieu préservé. Il est essentiel de garder des espaces non accessibles entièrement dédiés au libre développement de la nature le long de cet axe. Nous proposons donc de renoncer à ce projet.
Nous rappelons qu’il est indispensable de faire une étude des besoins à l’échelle cantonale avant de planifier de nouveau itinéraires VTT. Le VTT est une source de dérangement très importante pour la faune, c’est pourquoi sa pratique doit être concentrée dans les sites dont la valeur naturelle a déjà été péjorée par des structures touristiques. Nous sommes également opposés aux projets d’itinéraires reliant les sites par les crêtes. Le développement de tels itinéraires ne permettra en aucun cas de valoriser des sites naturels, comme l’ambitionnent les ENLR (Espaces Naturels et de Loisirs Régionaux).
Pro Natura Fribourg soutient la transition énergétique qui doit se faire par la réduction de la consommation et par le développement de la production d’énergies renouvelables. Elle exige une transition énergétique qui ne se fasse pas aux dépends de la nature et du paysage. Ainsi, elle n’est pas opposée aux développement d’infrastructures éoliennes, mais uniquement dans la mesure où ce développement respecte un certain nombre de critères.
Le secteur touristique a un fort impact environnemental. Cette nouvelle loi aurait dû être l'occasion d'entériner les bases d'un développement touristique respectueux de l'environnement, de la nature et du paysage dans la législation fribourgeoise. Mais loin s'en faut! Au contraire, plus aucune référence n'est faite aux aspects nature et paysage dans la nouvelle mouture de la loi. Le principe d’un développement touristique compatible avec la protection de l'environnement, de la nature et du paysage, inscrit dans la loi actuelle, a été biffé. Cela fait craindre à Pro Natura Fribourg et au WWF Fribourg de voir des infrastructures touristiques se développer dans les dernières zones préservées du canton.
Pro Natura Fribourg salue cette consultation et souligne l’importance de fixer des objectifs réalistes et atteignables dans le cadre de cette problématique cruciale. Viser la neutralité carbone du canton d’ici à 2050 est un objectif louable, mais face à l’urgence climatique des objectifs plus ambitieux sont nécessaires. Autre faiblesse; le budget prévu pour la mise en place du Plan Climat paraît largement insuffisant. Finalement, l’absence d’objectifs chiffrés et la surreprésentation des mesures incitatives confortent l’impression d’un Plan Climat timide qui ne se donne pas les moyens d’atteindre ses objectifs.
La prise de position émise ne concerne que les aspects nature et paysage du PA4. Pro Natura Fribourg regrette que la biodiversité n’ait pas été dans une rubrique spécifique et que le catalogue de mesures ne soit pas plus concret. D’autre part, les espaces « naturels » semblent être considérés comme des zones récréatives. Or certains milieux naturels plus sensibles devraient bénéficier de mesures d’accompagnement, voire d’une interdiction d’accès. La rubrique traitant de la nature en ville quant à elle n’aborde pas de manière satisfaisante la question de la pollution lumineuse et d’un entretien des espaces verts respectueux de la biodiversité. La section a donc fait plusieurs propositions afin de remédier à cette lacune. Finalement, elle a exprimé son désaccord face aux projets de mise en service d’un bateau sur le lac de Schiffenen et la liaison routière Marly-Matran.
• Nous relevons la qualité du travail. Les mesures proposées sont pour la plupart très pertinentes, il est désormais important de les mettre en vigueur rapidement.
• Les mesures doivent désormais être priorisées sur la base de critères écologiques et non économiques ou politiques.
• Les mesures ne doivent, de manière générale, pas se limiter à des concepts, mais intégrer des aspects contraignants.
• Il aurait fallu faire une consultation « technique » pour évaluer les mesures d’un point de vue biologique avant de de procéder à une consultation à large échelle.
• Les mesures découlant d’une obligation légale ne sont pas négociables et ne devraient même pas être mises en consultation.
• Méthodologie: le nombre important de mesures devraient être priorisées sur la base de critères écologiques, non économiques ou politiques.
• Il faut veiller à assurer un financement à la hauteur des mesures proposées.
• Certaines mesures sont en réalité des sous-mesures d’une mesure plus générale. Il faudrait donc structurer les mesures en objectifs principaux et mesures ciblées.
• Une délimitation par domaines d’action gagnerait en lisibilité.
• La diversité génétique est complétement absente de cette stratégie biodiversité.
• Il faut permettre aux personnes d’acquérir des compétences en matière de biodiversité (p.ex à l’université).
Si le plan sectoriel contient un grand nombre de principes et d’objectifs à long terme capitaux pour le bien être des cours d’eau fribourgeois, il faut néanmoins souligner que ce plan sectoriel n’a aucune valeur contraignante et qu’il s’agira dès lors de s’assurer que le Plan directeur cantonal ainsi que les dispositions légales cantonales puissent être modifiés en conséquence.
Nous avons également remarqué que les questions en lien avec la protection de la nature n’apparaissent pas dans cet important document. Nous pensons en effet à la protection des zones alluviales d’importance nationale et cantonale ou à la gestion piscicole des rives des cours d’eau et des lacs. Nous sommes conscients que ces sujets sont du ressort d’un autre service cantonal, notamment le service des forêts et de la nature (SFN), néanmoins comme énoncé dans le PSGE, le SEn est impliqué dans le 41% des mesures. Pour toutes les autres mesures, une coordination est nécessaire avec ou entre d’autres entités de l’Etat ou avec les communes.
Le plan directeur régional de la Gruyère ne prend pas pleinement en compte les défis posés par la préservation des ressources naturelles au niveau régional, en particulier la biodiversité. La préservation de la biodiversité et du patrimoine naturel en général est un point important dévolu à l’aménagement du territoire et cette thématique n’est pas mise en avant dans le Plan directeur régional. L’ARG (Association Régionale de la Gruyère) aurait pu saisir l’occasion du PDR pour livrer une vision et tracer des axes stratégiques et prioritaires sur le patrimoine naturel comme elle le fait pour le tourisme ou la mobilité. Les enjeux nature là où ils sont le plus importants, notamment dans les Préalpes, ne sont guère considérés et ne sont pas localisés, ce qui constitue un manque manifeste. En effet, les Préalpes ne sont abordées que dans le cadre de questions liées au développement d’infrastructures touristiques et ne sont malheureusement pas considérées du point de vue de leur valeur naturelle. La thématique de l’infrastructure écologique, un sujet porté par la Confédération, n’est pratiquement pas intégré, alors qu’il va devenir très important dans le domaine de l’aménagement du territoire notamment. La vision stratégique du Lac de Gruyère le présentant uniquement comme « un espace de détente et d’activités » occulte totalement l’importance naturelle de ce lac. En effet, ni vision ni priorités nature n’y figurent. Cela serait pourtant l’occasion de renforcer par exemple la zone OROEM (mise en place de restrictions de navigation, agrandissement de la zone, etc.).
Nous saluons la volonté du Plan directeur cantonal (PDC) de préserver l'environnement et les ressources naturelles et de prévenir les atteintes nuisibles ou incommodantes, tel que mentionné dans son volet stratégique. Toutefois, lors de l'examen des différentes fiches thématique (urbanisation, tourisme, énergie), force est de constater que la préservation de la nature n'est abordée que de façon très limitée. Hormis cet aspect qualitatif, il est inquiétant de constater le très grand nombre de projets de développement d'infrastructures de production d'énergie, de loisir ou de transport prévus au PDC. Une telle démultiplication de constructions s'étalant sur tout le canton induit une perte d'habitat et des nuisances importantes pour la faune et la flore ainsi qu'une dégradation du paysage fribourgeois que le PDC manque d'évaluer. Inversement la protection et la promotion des infrastructures écologiques (boisements, passages à faune, biotopes-relais, zones de tranquillité) ne sont que légèrement abordées et presque aucun projet concret ne se retrouve au sein du PDC.
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