Opposition à la création d’une zone spéciale à Torny
Aujourd’hui, Pro Natura s’oppose à la mise en zone à bâtir du sommet de la colline de Torny car celle-ci contribue au mitage du territoire, génère du trafic automobile inutilement, et est issue d’une planification hâtive à contresens de la loi sur l’aménagement du territoire: un musée d’art contemporain n’a pas sa place en pleine zone agricole.
Les autorités communales de Torny ont mis à l’enquête une modification parcelle du plan d’aménagement local (PAL), et du plan d’aménagement de détail (PAD) pour la création d’une zone spéciale au sommet de la colline de Torny, entre les villages de Torny-le-Grand et Middes. Située sur des terrains militaires colloqués en zone agricole, il est prévu d’y implanter un musée d’art contemporain. En pleine campagne, loin de tout pôle touristique, la création de cette zone spéciale est en contradiction complète avec la LAT et les buts du Plan directeur cantonal.
La seule justification apportée à ce projet est l’intérêt de la Fondation Leschot pour le site, la vue panoramique à 360 degrés et la disponibilité du terrain. Or, la création de zones à bâtir isolées est soumise à des exigences strictes, qui sont loin d’être remplies.
Aucune variante n’a été étudiée. Aucune pesée des intérêts sérieuse n’a été effectuée, pourtant demandée par l’ARE. La coordination au niveau du Plan directeur cantonal n’est pas encore terminée et le Plan directeur régional, fraîchement sorti de consultation, n’est pas encore approuvé. De plus, le Plan directeur cantonal demande clairement que les installations à but touristique soient implantées au sein de pôles touristiques cantonaux ou régionaux, exception faite des installations qui pour des raisons objectives de faisabilité ne peuvent pas être implantées dans un pôle. Or Torny ne figure pas dans la liste de ces pôles, et il est parfaitement «faisable», et même «raisonnable», d’implanter un musée d’art contemporain au sein d’un centre cantonal ou régional plutôt qu’au milieu de terres agricoles.
Les porteurs du projet vantent les mesures de mobilité douce prévues, alors que leur étude de mobilité estime que seulement une fraction de 20% du trafic se fera en transports publics. Les 80% restants se feront en trafic individuel motorisé. Ces mesures de mobilité ressemblent surtout à des arguments vides de sens, conduisant à terme à des bus vides.
Voici une belle démonstration de comment «travailler à l’envers» de tous les principes d’aménagement du territoire. Le site mérite d’être revalorisé par la suppression des infrastructures de l’armée et la mise en œuvre d’une exploitation agricole orientée vers la promotion de la biodiversité avec peut-être un accès au sommet pour la population locale.
Informations complémentaires
Contact
Information de presse:
Daphné Roulin, Membre comité Pro Natura Fribourg, 078 658 79 59, @email
Lucie Dupertuis, Responsable politique et juridique, 079 546 41 56, @email